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- Cinéma
L’actrice incarne de nouveau une mère seule dans le film d’Eran Riklis, «Mon fils».
ParNoémie Luciani
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« Il paraît que, pour les Italiens, j’ai le visage de Marie», dit Yaël Abecassis. On ne s’en étonne qu’à moitié: l’expression «visage de madone» semble avoir été inventée pour ce front haut, ce regard tranquille, mais prompt à retenir les ombres – un instant mater, l’instant d’après mater dolorosa. Il y a plus de quinze ans qu’elle a joué en Italie, dans le téléfilm Maria, figlia del suo figlio, le rôle de la mère du Christ. Mais il continue d’être diffusé, et Marie garde, dans l’imaginaire italien, les traits de l’actrice israélienne.
Hors de l’Italie, c’est l’inverse: il y a dans presque chaque rôle de Yaël Abecassis un peu de la Vierge Marie. Depuis ses débuts, elle joue des mères, ou des femmes qui affrontent l’idée de la maternité comme Jacob affronte l’ange: dans le noir, mais les yeux grands ouverts sur l’hypothèse du sacré. Dans Kadosh (2003), son premier film avec Amos Gitaï, elle est une épouse sans enfants, puis, dans Va, vis et deviens, de Radu Mihaileanu, elle est maman universelle, mère de famille israélienne adoptant un petit juif éthiopien.
En ce début d’année, Yaël Abecassis est encore, dans Rendez-vous à Atlit, une mère – en goguette, jouant sans mesquinerie à la célibataire. Dans Loin de mon père, qui sortira le 25février, elle accompagne une jeune femme victime d’inceste vers le renoncement à la maternité. Cette semaine, dans Mon fils, elle interprète une mère seule auprès d’un fils handicapé, auquel elle trouve un frère de cœur, peut-être un second fils pour elle.
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Des mots de poète
Les pères sont loin, mais il y a dans cette galerie de mères tout un cosmos. L’individu y affronte la politique («C’est la même chose, rappelle-t-elle, lorsqu’on vit dans un pays en guerre»), la vie s’y heurte à la mort, le sacré germe au cœur du quotidien. Derrière chaque légèreté ou grâce, l’ombre d’une souffrance qu’elle affine d’un rôle à l’autre, et dont elle parle avec des mots de poète. «Il n’y a rien de plus beau, dit-elle, rien de plus pur que la souffrance des femmes. Je m’excuse presque de le dire, mais je pense que la femme dans son obscurité, dans le moment où elle est seule, est beaucoup plus forte que l’homme.»
Petite-fille d’une triple divorcée fondatrice d’une association d’aide aux femmes battues, Yaël Abecassis se dit féministe, mais à rebours de celles qui brûlent les soutiens-gorge. L’essence de la féminité, elle l’a trouvée, comme au cinéma, dans la maternité, auprès de ses deux fils. Elle a appelé l’aîné Mori, «mon maître», convaincue que c’était elle qui avait le plus à apprendre de lui. Devenue actrice par hasard, elle s’est faite productrice par conviction, avec l’ambition d’aider les femmes à devenir cinéastes. Sa première production, Aya, est en lice pour l’Oscar du meilleur court-métrage.
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